Le droit à l'information est un droit essentiel aux yeux duquel certaines pratiques répétées - peut-être délibérément et donc intentionnellement, nous ne pouvons pas en jurer - constituent une entrave manifeste au plein exercice de la liberté de penser et de juger des citoyens que nous sommes.
La bonne nouvelle - du moins, annoncée comme telle - qui s'affiche actuellement en page d'accueil du site de la mairie illustre pleinement ce propos et même si cela n'est pas nouveau, nous avons décidé de nous y arrêter un instant ici car, cumulée aux annonces partielles et aux attaques partiales qui ont ponctué les voeux du maire de Puyvert ce vendredi 9 janvier, cette annonce de l'accord favorable donné par la CDAC le 2 décembre dernier au projet d'extension de la zone commerciale de Puyvert participe à la plus grande confusion des esprits.
Quelle valeur donner à une "bonne nouvelle" que l'on veille à ne pas donner dans sa totalité, privant ainsi le lecteur d'en juger par lui-même, avec nuances et en usant pleinement de son libre arbitre ?
Pourquoi, une nouvelle fois, ne pas donner à lire à tout un chacun la décision détaillée de la CDAC (Commission Départementale de l'Aménagement Commercial) ?
Serait-il plus simple, ainsi, de stigmatiser les opposants au projet ?En maintenant l'ignorance de ses auditeurs, empêcherait-on les questions qui fâchent ?
La décision de la CDAC du 2 décembre est un document officiel et accessible à tous qui fait apparaitre un vote de 5 voix POUR et 3 voix CONTRE et qui pointe de nouveau sur les points objectivement contestables de ce projet -... points incontestablement cités dans ce document officiel, d'ailleurs, parmi lesquels :
- la consommation de l'espace agricole (actuellement le SUPER U se trouve sur une parcelle, initialement agricole, de 15 594 m2 ... le projet aurait une assiette foncière de 42 034 m2, que le pétitionnaire voudrait obtenir par la consommation de 27 777 m2 supplémentaires de terres agricoles irriguées) ;
- l'absence de dispositions réglementaires dans les documents d'urbanisme pour garantir la protection de l'espace agricole à l'égard du mitage ;
- l'éloignement du projet par rapport au tissu urbain privilégiant l'usage exclusif de la voiture ;
- l'incompatibilité du projet avec le POS (Plan d'Occupation des Sols auquel la commune a été condamnée à revenir, suite à la décision du Tribunal Administratif de Nîmes le 6 décembre 2013).
Rappelons enfin - pour clore momentanément cette réflexion - que :
- ce dossier est présenté pour la 4ème fois en à peine plus de deux ans,
- c'est un projet quasi-identique depuis le début,
- contrairement à ce qui est dit sur le site de la mairie, actuellement, cela ne permet pas de balayer d'un revers de manche l'avis négatif du Conseil d’État le 24 novembre dernier qui confirme la précédente décision de la CNAC (Commission Nationale d'Aménagement Commercial) de juin 2013.