Le mistigri est un jeu de cartes très simple auquel l'on peut jouer en famille ou entre amis.
Le but du jeu est de reconstituer des paires. Sachant que le valet de trèfle est retiré au départ, le perdant est celui qui n'a pas réussi à se débarrasser du valet de pique qui reste donc seul à la fin du jeu, car sans carte correspondante. Cela vaut au valet de pique - et parfois au jeu du mistigri lui-même - d'être appelé « le pouilleux » ou « le vieux garçon ».
Le mistigri a donné naissance à une expression populaire, « Refiler, repasser le mistigri à quelqu'un » qui veut dire tout simplement « se décharger sur quelqu'un d'une tâche difficile, embarrassante ».
C'est à une version revue et corrigée du mistigri que vous invite aujourd'hui Puyvert Info ... sans cartes, cette fois-ci, mais avec ... des meubles.
7 - Sur le mode "Insolite" : des meubles de bureau pour mistigri
Tout débute, début août, par des appels à l'aide lancés sur Facebook : le centre de loisirs - dont les travaux viennent à peine de commencer - aura besoin d'être meublé, nous dit-on.
Or, une entreprise de Pertuis propose de donner à l'association Loisirs et Animations l'ensemble des meubles dont elle se débarrasse.
L'opération de retrait de ces meubles de bureau est prévue les 8 et 9 août.
Les bénévoles sont invités à se faire connaître avant le 4 août, en indiquant le véhicule qu'ils mettront à disposition (camions, voitures avec remorque, camionnettes .. un volontaire proposera même un camion benne).
Manifestement, il y a beaucoup de meubles et il faut beaucoup de mains.
L'on apprend à l'occasion que la mairie de Puyvert a proposé que ces meubles soient entreposés dans le hangar municipal de la Valette ... en attendant la fin des travaux du Centre de Loisirs Sans Hébergement (CLSH). Aucune durée n'est indiquée, ce qui est très sage car, rappelons-le, les travaux n'en sont alors qu'à leurs balbutiements.
L'opération a tout de même lieu les 8 et 9 août et c'est ... une réussite !
C'est pourtant dès le 9 août que commence le jeu du mistigri, version meubles, mobilisation, mobilité ... bref un jeu qui déménage !
En effet, le 9 août, l'association "Loisirs et Animations" réalise qu'elle n'a pas l'utilité des meubles que l'entreprise de Pertuis vient juste de lui donner.
Certains Puyverdans, informés du projet, s'en étaient aussitôt étonnés : "l'association bénéficiaire ne donne pas de cours d'alphabétisation, ... elle ne fait pas non plus de rattrapage scolaire ... pourquoi tous ces bureaux dans un centre de loisirs pour enfants "?
Relayées par les mêmes personnes qui avaient relayé quelques jours plus tôt les appels à l'aide, des annonces de vente des différents meubles (bureaux, chaises, tables) commencent à apparaître dès le 9 août sur Facebook, puis sur Le Bon Coin (site d'annonces entre particuliers sur internet).
Mais, curieusement, là où dans ces annonces, il est bien indiqué que l'association de Puyvert a bénéficié d'un don généreux, les meubles sont mis en vente payante sur Le Bon Coin - certes à un prix qui n'est pas le prix à neuf ... mais tout de même.
La générosité qui semble avoir guidé l'entreprise pertuisienne, Auto Escape, a manifestement aussitôt échappé à l'association puyverdanne et de chargement en déchargement, l'escapade de ces meubles les a conduits à prendre des chemins de traverse insoupçonnés par rapport à l'intentionnalité première des donateurs.
Avec un peu plus de discernement de la part de Loisirs et Animations, d'autres associations locales auraient peut-être pu mieux profiter, dès le départ, de ce mobilier gratuit.
Et d'autres associations, se rendant compte de leur méprise, auraient vraisemblablement privilégié l'option d'un don en direction d'associations ou de particuliers dans le besoin plutôt que de se lancer dans cette entreprise de vente payante.
Début septembre, certains des meubles placés dans le hangar municipal ont été vus déchargés d'un véhicule municipale en mairie.
Est-ce que la mairie les a achetés ? Est-ce que l'association a consenti un prêt gratuit à la mairie en échange d'une mise à disposition du hangar pour y stocker tous ces meubles inutiles ?
D'ailleurs, est-ce que l'association a loué ce lieu de stockage à la mairie ?
Si oui, cela serait intéressant de faire savoir aux autres associations puyverdannes qu'elles peuvent compter temporairement sur un lieu de stockage dans le hangar municipal et d'en indiquer le coût.
Si l'association Loisirs et Animations n'a pas payé le garde-meubles improvisé dans le hangar municipal, ce qui pourrait être logique du fait que le projet de CLSH (Centre de Loisirs Sans Hébergement) de Puyvert est un projet municipal et que, au final, les meubles seraient pour ce CLSH, à quel titre et pourquoi cette association est-elle intervenue dans l'ameublement de ce bâtiment ... en plus, aussi vite ...
et aussi précocement ?
Des demandes de financement par la commune sont en cours actuellement (cf. le compte-rendu du dernier CM du 16 août 2016). Manifestement, il ne s'agit aujourd'hui que de financements pour la construction du CLSH. Et non pour son aménagement ou son équipement.
Lorsque viendra la question de l'aménagement et de l'équipement adapté au public qui sera accueilli par ce CLSH, comment imaginer un instant que la commune ne prévoit pas de définir, le moment venu, le mobilier adapté ... et de le budgéter, évitant ainsi à une association de s'exposer à cette rocambolesque entreprise de revente payante de meubles lui ayant été offerts ?
Ne serait-ce qu'à Puyvert, mais plus généralement en France, ce n'est pas vraiment la conception qu'ont généralement de leur rôle les associations.
Des demandes de financement par la commune sont en cours actuellement (cf. le compte-rendu du dernier CM du 16 août 2016). Manifestement, il ne s'agit aujourd'hui que de financements pour la construction du CLSH. Et non pour son aménagement ou son équipement.
Lorsque viendra la question de l'aménagement et de l'équipement adapté au public qui sera accueilli par ce CLSH, comment imaginer un instant que la commune ne prévoit pas de définir, le moment venu, le mobilier adapté ... et de le budgéter, évitant ainsi à une association de s'exposer à cette rocambolesque entreprise de revente payante de meubles lui ayant été offerts ?
Ne serait-ce qu'à Puyvert, mais plus généralement en France, ce n'est pas vraiment la conception qu'ont généralement de leur rôle les associations.