mardi 25 mars 2014

A propos de la désinformation

En prolongement de la mise au point que nous avons tenu à faire dans notre précédent article, nous vous avons promis une jolie réflexion. 

La voici sous forme d'un extrait tiré d'une interview donnée au journal "L'économiste maghrebin" en 2007 par Guillaume Weill Raynal, auteur du livre "Les désinformateurs", paru la même année aux Ed. Colin.

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"La désinformation n’est qu’une exploitation, théorisée et mise en pratique sous forme systématisée, des ressources éternelles de la mauvaise foi humaine d’un côté, de la crédulité de l’autre. 

Voilà pourquoi il s’agit d’un phénomène difficile à cerner. 

Il recèle une part de spontanéité (l’envie qu’ont les gens d’être trompés, de croire à des clichés), et une part de manipulation qui consiste précisément, pour un petit nombre de personnes, à exploiter cette envie. 

C’est ce mélange qui rend l’analyse et la critique de la désinformation si difficiles. 

Il n’y a pas de «cabinet noir» avec des gens qui appuient sur un bouton, et hop, l’opinion est manipulée ! C’est beaucoup plus subtil. Mais il y a effectivement de véritables campagnes de manipulation, pensées, construites et mises en œuvre, où chaque instrument, comme dans un orchestre, joue sa partition. 

Si vous me permettez cette métaphore, la flûte et le triangle peuvent y avoir autant d’utilité que la grosse caisse ou les cymbales. 

Volkoff, le disait déjà il y a vingt ans : la désinformation n’est rien d’autre, en définitive, que l’application à la communication politique des techniques du marketing et de la publicité. 

Pour faire court : le principe est toujours le même. Détourner l’attention, par le biais de l’émotion, des vrais enjeux au profit d’enjeux totalement artificiels. "

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