jeudi 18 juin 2015

Quand Puyvert rêve d'un bistrot de pays (3) : "Boileau et tout ira mieux " !

Curieusement, le compte-rendu du conseil municipal, qui s'est tenu le 19 mai dernier, vient d'être distribué dans la boîte aux lettres de tous les Puyverdans.

Pourquoi cette nouvelle initiative ?
Pourquoi tous ces frais de papier et d'impression à grande échelle (4 pages en 2 pages recto-verso) ?
Et pourquoi pour ce conseil municipal du 19 mai, précisément ?

Tout comme il a été demandé pour la première fois aux conseillers municipaux, en début du conseil municipal du 4 juin dernier, de bien vouloir signer le compte-rendu du conseil municipal du 19 mai (encore lui !), il semble bien qu'on assiste ici, avec cette distribution générale dans les boites aux lettres puyverdannes, à une tentative maladroite de validation d'un compte-rendu qui précisément ne rend pas compte de ce qui s'est dit lors du conseil municipal du 19 mai dernier.

En particulier, en ce qui concerne le premier sujet inscrit à l'ordre du jour ce soir-là.
Tentative maladroite, donc, car deux nouveautés à la suite stigmatisent plus un problème qu'elles ne le résolvent.

Et puisque, décidément, ce projet de bistrot de pays nous offre sur un plateau tous les pires jeux de mots, laissons la place à Boileau qui disait si justement :
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

A l'aune de cette sage pensée, le tableau récapitulatif ci-dessous a le mérite de rappeler sur ce sujet :
  • ce qui avait été annoncé (ordre du jour), 
  • ce qui a été dit en conseil (enregistrement audio), 
  • ce qui a été retranscrit dans le compte-rendu 
  • ... et ce qui en est ressorti dans la délibération qui a été rédigée à la suite.
Chacun pourra ainsi constater par lui-même des distorsions que nos deux précédents articles révélaient et auxquelles le compte-rendu du CM du 19 mai, distribué dans les boîtes de Puyvert, ne change malheureusement rien.

Sujet tel que présenté à l'ordre du jour (convocation du CM du 19/05/2015) "Revitalisation du centre-village : commerce multi-services" Document sur le site web de la mairie (retiré depuis)
Sujet tel que traité lors du CM du 19 mai 2015 Écouter l'enregistrement sonore Problème
Sujet tel que retranscrit dans le compte-rendu du CM du 19 mai 2015 Voir le document original Problème
Délibération telle qu'issue du CM du 19 mai 2015 Voir le document original Problème

"Boileau ... donc ... et tout ira mieux " !


jeudi 11 juin 2015

Quand Puyvert rêve d'un bistrot de pays ... (2)

"Tu t'es vu quand t'as pas bu ?..."

"Le bistr'eau revitalisant de Puyvert !"


Déjà habitué à être la risée des villages voisins, voici que Puyvert doit désormais affronter de nouveaux quolibets depuis que le projet fumeux de "bistrot de pays" est ébruité. (Voir le début du rêve de bistrot de Puyvert ici)

Puyvert Info a décidé d'y répondre ici - et à jeun ! - pour que chacun sache à quoi s'en tenir sur ce qui se cache derrière les annonces, les abus de langage, les rumeurs et les manœuvres qui foisonnent autour de ce projet dont le sérieux reste à démontrer.



Ce qu'il faut savoir concernant les "bistrots de pays" (informations - comme toujours - objectives, validées et vérifiées auprès des instances compétentes)

  1. Un bistrot de pays est un label.  ... Ni plus, ni moins !

    ... Tout comme le label que les propriétaires de maisons d'hôtes ou de gîtes peuvent demander à obtenir (Gites de France, Fleurs de Soleil ...).


    Créé en 1993, le label Bistrot de Pays l'a été pour soutenir les bistrotiers indépendants.

    Ces bistrots s’engagent collectivement à respecter la charte qualité du label.

    Ce label a un coût annuel et est attribué à la personne qui le demande pour son établissement.

  2. Un bistrot de pays ne se crée pas !

    Découlant logiquement du point 1., seul un bistrotier indépendant - et seulement après un an d'activité dans le village - peut prétendre au label "Bistrot de pays".

    En clair, on ne "crée" pas de bistrot pour lui ... son bistrot ou son restaurant, il existe déjà !

    Le dossier sera déposé par lui et devra permettre de décider si la prestation fournie depuis un an est conforme à la Charte (entre autres, restauration avec des produits locaux, obligation d'être ouvert toute l'année).

    Ce point est important. Il faut en effet qu'un bistrot sache passer l'hiver pour survivre. D'expérience, c'est habituellement au meilleur des beaux jours que le chiffre d'affaires est réalisé. Et ce n'est pas forcément suffisant pour que l'affaire, au final, soit viable.

    Pour info : le Parc Naturel Régional du Luberon est, par convention signée avec la Fédération des Bistrots de Pays, délégataire de l'appellation "Bistrot de Pays".

  3.  Un bistrot de pays se doit d'avoir la licence IV

    Or, il est notoire (et cela a d'ailleurs été rappelé par la 1ère Adjointe de Puyvert lors du conseil municipal du 04 juin dernier) que Puyvert a perdu sa licence IV.

    C'est tout à fait exceptionnel qu'un bistrot de pays puisse recevoir le label alors qu'il n'a que la licence III. Par exemple, si le projet se trouve répondre en tout point à tous les critères de la charte mais que, seul ce critère n'est pas rempli (et il faut prouver qu'il y a de bonnes raisons). Dans ces cas-là, uniquement, il peut y avoir une dérogation.

    Pour info, le coût d'une licence IV varie selon les régions. Elle peut aller de 4 000€ dans le Nord-Pas de Calais ... jusqu'à 20 000 € dans les Alpes Maritimes.
- Ceci étant dit, comment peut-on continuer à parler de "bistrot de pays" à Puyvert  ?

  • Sauf à utiliser abusivement ce terme pour laisser comprendre qu'il s'agit d'un terme générique à ceux qui ne savent pas qu'il s'agit en fait d'un label qui s'obtient par un bistrotier exerçant déjà au moins depuis un an dans le village et ayant démontré qu'il a les compétences voulues pour servir la restauration de qualité que récompense ce label.
  • Sauf à prétendre - une fois encore - à une exception Puyverdanne (mais à quel motif ?) qui lui vaudrait de ne servir que des eaux, des sirops et des sodas. Il sera alors plus facile de pousser la route jusqu'à Cadenet, Lourmarin ou Lauris pour y boire le pastis bien frais qui acte qu'on est bien en Provence.
- Pourquoi, lorsque la demande de subvention à la Région a été évoquée lors du conseil du 04 juin dernier, n'avoir jamais mentionné ni la localisation, ni le prix des deux habitations pour lesquelles la commune sollicite cette aide à l'acquisition ? ... et encore moins le projet qui justifiait ces deux acquisitions !

Y aurait-il un loup qui justifierait que le public ne soit pas informé ?

Sachant que le prix fixé pour une seule des deux habitations est de 170 000 € et que l'aide sollicitée auprès de la Région aurait pour but de financer seulement 40% du prix ... il resterait à la charge de la commune - et donc des Puyverdans - 102 000 € !

Et ceci, sans compter le coût d'acquisition de la deuxième maison ... ni le prix des travaux qui devront être réalisés.

A la fin du conseil municipal du 04 juin, un habitant de Puyvert, qui a appris les intentions de préempter de la mairie sur la maison valorisée à 170 000 € parce que lui-même avait signé une promesse de vente pour cette maison à la vente, demande à savoir ce que la mairie prévoit d'y faire. (L'intégralité de cette intervention se trouve ici.)

Le maire, dans un style hésitant, confus et donc peu convaincant, s'essaie à une explication de ce qu'est un "bistrot de pays".

"Cela fait dix ans que nous avons ce projet", rétorque la première adjointe qui vient à son secours, dans un style plus assuré mais tout aussi imprécis.  ... Ce que démentent formellement deux des conseillers municipaux de l'équipe précédente, consultés par Puyvert Info, qui indiquent clairement que ce sujet n'a jamais été abordé en conseil municipal durant la période citée.

D'autres Puyverdans se rappellent, eux, avoir donné à l'équipe municipale actuelle l'idée de ce projet de commerce multi-services via le programme qu'il ont porté, en tant que liste d'opposition aux municipales de 2014.

La façon dont le maire actuel a bredouillé ("C'était un projet que nous avions lors de .... (inachevé) " Réécouter ici ), en introduction à sa délibération de "principe de revitalisation" lors du CM du 19 mai dernier, semble leur donner raison.

Au terme de ce deuxième épisode, le "bistrot de pays" à Puyvert semble bien parti pour nourrir une longue polémique et un certain nombre de puyverdans sont bien décidés à ne pas faiblir leur vigilance.
Et Puyvert Info se promet de vous tenir informés des suites ...

D'ici-là, essayez de bien dormir !

    Quand Puyvert rêve d'un bistrot de pays ... (1)


    Le rêve émerge lors de deux conseils municipaux ... à l'heure de l'apéro

    Compte tenu des bruits qui circulent dans le village depuis des semaines et de ce que, officiellement, on tente de nous faire croire lors de conseils municipaux et au vu des documents officiels qui en découlent, nous avons décidé de revenir sur la chronologie des dernières semaines pour témoigner de la façon dont ce rêve de bistrot de pays à Puyvert était né officiellement.
    • Conseil municipal du 19 mai 2015 

      Le public y était plus nombreux que d'habitude.
      Ce qui n'était pas surprenant, car dans Puyvert circulaient déjà des rumeurs de préemption par la mairie sur deux maisons au cœur du village pour y faire un bistrot dont la future gérante semblait même être déjà pressentie. 

      La mention d'un projet de "commerce multi-services" dans la convocation à ce conseil avait donc parfaitement opéré en attirant ce soir-là un certain nombre de puyverdans, peu ou pas habitués à assister aux conseils municipaux, mais curieux d'en savoir plus, bien conscients que les rumeurs portent souvent en elles une part de vrai. 

      Hélas, la question a été abordée en à peine une minute (écouter ici) et le public présent ce soir-là a fait chou blanc, faute d'avaler cul sec la moindre information à cette heure de l'apéro. 
      D'ailleurs, en signe de désaveu face à ce manque de transparence et de respect lors d'une prise de décision qui concerne tous les habitants du village, et pour laquelle un certain nombre a fait l'effort ce soir-là de venir chercher l'info officielle là où elle devrait être donnée, un délégué du comité de quartier "Village" a tenu à quitter ostensiblement la salle du Conseil, une fois que le maire entamait le sujet suivant.

      Ce qui donne envie de se mettre à l'eau et d'arrêter de boire tout alcool, c'est la longue délibération qui est ressortie de cette toute petite minute alors même que jamais n'a été prononcé ce soir-là le mot de "bistrot de pays" et où il n'a été question que de "commerce multi-services", de "revitaliser le village" et de "principe de revitalisation du village".

      Nous invitons tous nos lecteurs à juger par eux-mêmes de cette distorsion et de juger s'il s'agit d'une distorsion sonore ... ou visuelle.
      A la suite de quoi, ils auront le choix entre consulter un ophtalmo ... ou un ORL.

      Les rares conseillers municipaux, sortis dès la fin du conseil, n'ont rien trouvé à redire aux étonnements et aux frustrations que les personnes du public ont tenu à leur exprimer alors : manifestement, suite à une longue réunion qui s'était tenue auparavant à huis clos (en clair, les portes de la mairie étaient fermées à clef !) les membres du Conseil Municipal savaient, eux, ce qui se cachait derrière ce "principe de revitalisation du village", c'était largement suffisant pour que la délibération, prise en public, sans présentation (ni lieu, ni prix, ni projet ... juste un "principe") ne leur pose le moindre problème.

      1. "Bravo et merci à eux de ne pas avoir approuvé le moindre principe de "dévitalisation" du village ! ... Ouf, c'est déjà ça ! On se voit mal, à leur place, s'y opposer" serait-on tenté de dire, en levant notre verre.
      2.  En revanche, nous avons manifestement une autre conception de la démocratie.
        En particulier :
        • de la transparence et de la nécessité de faire des conseils municipaux autre chose qu'une chambre d'enregistrement de décisions prises en toute opacité lors de réunions de commissions ... où aucune décision ne devrait se prendre ;
        • et du respect dû aux 70% des électeurs de Puyvert qui ont donné leur voix à des conseillers municipaux dans le but qu'ils jouent leur rôle pleinement.

      3. Il faudra nous dire, par ailleurs, comment appeler une délibération qui ne retranscrit pas la réalité ni le contexte dans lequel elle a été prise. En attendant, le fait est que la délibération existe et qu'aucun membre du Conseil Municipal lors du conseil du 04 juin n'a pointé - ni tenté de corriger - cette distorsion.

    • Conseil municipal du 04 juin 2015 ... à l'heure du pastis.
       
      Quel pastis, en effet que ce conseil !

      Le conseil municipal qui s'est tenu ce soir-là a commencé par innover. 


      Depuis des années, nous avons vu tous les conseils municipaux débuter par la traditionnelle demande d'approbation de M.VINCENTI concernant le compte-rendu du CM précédent. Sans demande de signature.
      Là, il a été demandé à tous les conseillers municipaux de non seulement l'approuver ... mais de le signer "comme d'habitude"(sic) ?!? Pas besoin d'investir dans une prothèse auditive ... il y a même une conseillère municipale qui s'en étonne tout fort ... preuve que l'habitude n'est pas avérée !

      Hasard ... ou nécessité pour des raisons qui nous échappent encore ?

      Il faudra attendre la fin de ce conseil et l'intervention d'une personne dans le public pour qu'enfin la question de ce projet, monté en toute opacité, soit posée ... et c'est ainsi qu'enfin le nom de "bistrot de pays" a été prononcé pour la première fois en public ! ( écouter ici)

      Le rêve devenait-il enfin réalité ? ... pas si simple, comme vous pourrez en juger dans notre prochain article !