Parti acheter un gibassié à la boulangerie de Lourmarin il y a quelques jours, l'un de nous n'a pas regretté d'y faire la queue un peu plus longtemps que prévu : un touriste, venu du nord de la France, était en longue conversation avec la serveuse et ne manquait ni d'arguments ni de mots assez durs contre la grande distribution pour dire combien il fallait veiller à protéger les petits commerces de tous ces charmants petits villages qu'il découvrait.
Visiblement, notre homme n'avait pas réussi, là où il vivait, à y enrayer le développement de la grande distribution ... et l'actualité du moment (cf. la crise des éleveurs qui fait la une de ce début juillet 2015) donnait encore plus de sens à son boycott des supermarchés et autres grandes surfaces "qui, au bout du compte, gagnent toujours plus ou autant ... au détriment des petits, qu'ils soient producteurs ou éleveurs" (sic).
De son atelier, par-derrière, le boulanger acquiesçait d'une voix forte pour couvrir les bruits de la rue très animée et envahie de touristes à cette heure-là.
"Non, mais c'est vrai quoi, c'est à nous de protéger les petits commerces ..." dit notre homme en reprenant sa monnaie.
N'ayant aucun mot à ajouter à cette conversation frappée au coin du bon sens et croquée sur le vif, notre ami Puyverdan se limite à commander son gibassié dont l'huile d'olive commence aussitôt à graisser légèrement le sac en papier dans lequel la serveuse l'a glissé.
Par précaution, il retourne le sac en papier pour faire un rabat supplémentaire et découvre alors ce message qui, en l’occurrence, ne pouvait fournir meilleure conclusion cohérente à la scène qu'il venait de partager.
Un peu plus loin, le touriste retrouve femme et enfants qui l'attendaient sur leurs vélos ...
Arrivé à sa hauteur, notre Puyverdan l'entend dire à sa femme "J'ai été un peu long, j'ai parlé un moment avec les boulangers. Eux-aussi, ils se battent, tu vois, pour faire vivre les petits commerces de village".